Pendant longtemps, je croyais que l’estime de soi était une destination. Un endroit paisible où, un jour, je me réveillerais enfin en paix avec moi-même. Je pensais que lorsque j’aurais « réussi », que lorsque mon corps serait « parfait », que lorsque les autres m’aimeraient « assez », je pourrais m’aimer aussi.
J’avais pour croyance qu’il fallait faire ses preuves pour mériter l’amour. Être irréprochable, performante, gentille, aimante, forte. J’ai voulu cocher toutes les cases, répondre à toutes les attentes. J’ai cru que me diminuer, me lisser, me faire petite rendrait les autres plus confortables, donc plus aimants.
Mais à force de vouloir plaire à tout le monde, je me suis oubliée.
Et dans cet oubli, j’ai découvert une forme de violence envers moi-même. Un rejet silencieux. Une négation subtile de qui j’étais vraiment.
Mais l’estime de soi, ce n’est pas une ligne d’arrivée.
C’est une pratique, un acte radical, un choix quotidien. C’est se lever chaque matin et malgré les doutes, les critiques intérieures, les comparaisons, décider de se traiter avec douceur. C’est poser la main sur son cœur et se dire : Je suis déjà assez, même en chemin, même imparfaite, fragile.
Apprendre à se choisir
L’estime de soi commence quand on ose se choisir.
Pas d’un choix spectaculaire, mais de tous les petits choix quotidiens :
Refuser ce qui fait mal, de se saboter, de se mettre des limites. Dire non, dire oui. Se reposer, se nourrir et se parler avec bienveillance. Sortir d’un rôle en renonçant de vouloir être aimée à tout prix.
C’est apprendre à s’aimer sans conditions
Pas quand on sera plus mince, plus beau ou plus belle, plus organisé(e), plus désiré(e).
Mais maintenant. Dans la fatigue, dans l’imperfection, dans les jours up and down.
Il est important de comprendre que l’amour de soi n’est pas égoïste mais bel et bien fondamental et qu’on ne peut pas aimer les autres pleinement en s’abandonnant soi-même.
Quand on s’estime, tout change
Quand on commence à se traiter avec respect, le monde autour change aussi. On attire d’autres relations. On ne quémande plus ce qu’on mérite. On cesse de courir après ceux qui nous regardent à moitié. On devient clair(e), aligné(e), présent(e).
L’estime de soi, ce n’est pas crier qu’on est le ou la meilleur(e).
C’est ne plus s’excuser d’exister.
C’est ne plus douter de sa valeur fondamentale.
C’est marcher dans le monde avec cette idée profonde :
Je mérite le respect, la douceur, la place, tout simplement parce que j’existe.
S’estimer, c’est s’aimer sans attente
On croit souvent que l’estime vient de l’extérieur. D’une réussite, d’un regard, d’une validation. Mais plus on la cherche dehors, plus on s’en éloigne.
« Alors j’ai décidé de revenir à moi, de m’apprécier dans mes silences.
D’admirer ma capacité à traverser et de reconnaître mes forces sans me juger pour mes failles. De m’offrir à moi-même ce que j’ai tant attendu des autres : du soutien, de l’amour, de la fierté ».
Et toi, que choisis-tu aujourd’hui ?
Peut-être que toi aussi, tu t’es oubliée. Peut-être que tu donnes tout aux autres, sans jamais te donner à toi-même. Peut-être que tu doutes, souvent. C’est normal. L’estime de soi n’est pas un état figé, c’est une construction, une relation, un engagement.
Alors choisis-toi encore et encore. Même à moitié, même fatigué(e).
Tu es la personne avec qui tu vas passer le plus de temps dans ta vie.
Autant faire de cette relation… une histoire d’amour.
Charline Perrier
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